Après un premier album All In déjà remarqué et apprécié en 2014, Adrien Chicot était particulièrement attendu pour son deuxième opus en trio. L’album Playing in the dark sortait début 2017 pour jouir d’un accueil d’autant plus élogieux et unanime de la presse, dépassant cette fois les frontières de l’Hexagone, et s’inscrivant dans les grands albums de jazz de l’année. L’ancrage d’une esthétique très personnelle s’y confirmait, jouant d’une conscience musicale sans équivoque liée à l’expression libre de la forte personnalité du jeune pianiste.

C’est à peine quelques mois après la sortie de ce dernier album qu’Adrien Chicot reprend, avec une impatience et un enthousiasme sûrs, la composition de nouvelles musiques, qu’il entend enregistrer en studio prochainement. Il engage son écriture dans une continuité donnant l’écho de son identité, qu’il révèle avec un naturel qui lui est propre. Toujours habité par la recherche d’une impulsion profonde et authentique qui parle de vie, il compose une musique de plus en plus proche de ses premières sensations musicales, quand la rencontre ouvre à toutes les libertés. Il se plaît à déployer et mêler les inspirations et intuitions de chaque musicien du trio. Se réjouissant d’entendre la création prendre forme quand il offre comme architecture musicale des compositions essentiellement basées sur son pressentiment du mouvement, le pianiste livre une écriture énergique autant qu’aérienne. Contrebasse, batterie et piano avancent ensemble, dans un élan perpétuel et insatiable. Le rapport distinct qu’entretient le compositeur à la mélodie laisse présager d’une œuvre originale aux couleurs et accents multiples, mais à la cohésion